J’en parlais lors de mon précédent article, mon envie de parcourir quelques routes de France à moto. C’est ce que j’ai décidé de faire durant plusieurs semaines au cours de cet été.
La logistique !
Étape incontournable de tout voyage, la préparation, « l’avant voyage« . Dans notre cas aucune planification particulière mais une logistique drastique, pour nous permettre d’emporter tout le nécessaire dans le peu d’espace que la moto nous permet d’avoir.
Exemple de ce que nous devons emporter avec nous :
- Matériel de camping pour 2 personnes (couchage & repas)
- Vêtements pour 2 personnes
- Vêtements de pluie
- Appareil photo
- Etc.
Les valises sur les côtés de la moto contiennent, respectivement, nos vêtements, équipement de pluie ainsi que 1.5l d’eau, pesant environ 13kg. Tandis que la valise à l’arrière au centre du véhicule contient 2l d’eau, l’intégralité de notre matériel de camping (réchaud, sac de couchage, tente, etc.) pour un poids de 16kg
En ajoutant le poids de la moto, sacoche de réservoir, nos poids respectifs équipé, nous arrivons à un poids total d’environ 400kg ! Nous sommes prêt à prendre la route et débuter ce road trip en France !
En route !
C’est sur un départ tardif, en début d’après-midi et après un premier arrêt à la station essence, que notre escapade débute. La direction prise est ma Normandie natale pour y passer 3 jours.
Nous profitons d’un arrêt pour acheter un melon le long de la route en direction de Sainte. Un premier lieu de bivouac vraiment sympa que nous trouverons après 2h30 à parcourir vignes et tournesols. Nous roulerons principalement sur les axes secondaire du pays durant ce voyage et nous ne roulerons jamais plus de 3h par jours (ça reste des vacances pas une course contre la montre).
Première pose de notre tente et de notre hamac (très bon investissement). Le hamac est idéal pour profiter de ce début de soirée à l’ombre après une journée à rouler sous 34°C.
Ce soir, au menu nous avons peu donc pâtes huile d’olive, tranche de pain de mie et un demi melon.
Nous admirons le paysage changer au fil des kilomètre. Nous traversons des mers de vignes, de tournesols puis de maïs pour finalement croiser de plus en plus le chemin de vaches normandes, indiquant notre arrivée proche.
On reprend la route vers le centre de la France.
Après une brève halte en Normandie, nous reprenons la route vers le centre de la France. Cette nuit, c’est bivouac en forêt ! Nous avons pu poser la tente après avoir suivi un chemin destiné aux VTT. Emprunté ce chemin avec cette moto, me fait découvrir une sensation nouvelle en sortant des routes bitumées.
Le jour suivant, c’est un plaisir de rouler le long des champs de céréales et de la Loire. Nous faisons un arrêt à Amboise pour un pique-nique improvisé au bord de l’eau et nous en profiterons également pour faire un tour du centre de la ville.
Première difficulté
Aujourd’hui, après 3 heures de route et un passage difficile de 2km de pente empierrée nous arrivons à un superbe lieu. C’est un coin où ruisselle l’eau et où une petite cascade nous atténue les acouphènes provoqués par ce long trajet à moto et le vent se fendant sur nos casques. Nous voici au bord d’un ruisseau, notre premier spot d’Auvergne.
Notre rituel, trouver deux arbres pouvant accueillir notre hamac, s’y reposer quelques instants pour poser ensuite notre tente. On ouvre chaque valises de la moto, chacune d’entre elle a une fonction et chaque choses à une place définie pour un gain de place maximal. Une fois notre camp pour la nuit déployé, on chauffe un peu d’eau et préparons ainsi notre dîner. Et pour terminer on s’accorde un thé ou une tisane que l’on déguste en profitant du lieu qui nous accueille pour la nuit.
Après une vingtaine de kilomètres, depuis notre dernier bivouac, nous nous arrêtons un instant pour faire un point sur le plan de route de la journée. J’ai pour habitude, une fois à l’arrêt, de faire un rapide tour de la moto pour vérifier visuellement que tous va bien. Ce matin là, je me rends vite compte d’une fuite importante de liquide au niveau de la suspension avant du véhicule. C’est un joint SPI qui vient de lâcher. Continuer de rouler n’est pas envisageable on perd en efficacité de freinage et en stabilité. Nous prenons donc la direction de Clermont-Ferrand, en ce dimanche, espérant trouver un garage dans les jours a venir.
Après plusieurs appels, je trouve un garage à 40 minutes au nord de Clermont-Ferrand pouvant faire cette réparation le mardi. Nous profiterons du lundi pour allez aux bains thermaux et visiter la ville de Clermont-Ferrand .La réparation durera moins de 2h et nous coûtera 134€.
De nouveau sur les routes
Nous prenons la direction du Puy de Sancy. Trajet durant lequel il est agréable de sillonner les routes des volcans d’Auvergne.
Nous laissons vestes, casques, gants et pantalon pour nous rendre au sommet du Puy de Sancy à 1886m d’altitude. Ce soir là, nous irons dans un camping, profiter de la piscine pour se rafraîchir de cette journée de randonnée ainsi que d’une douche (en partie chaude).
Le lendemain nous partons pour la ville de Puy en Velay et visiter quelques peu les alentours. Nous trouvons un petit coin de bivouac où quelques gouttes et un petit orage nous accompagnerons pour une partie de la soirée.
Il faut chaud, très chaud !
Avec plus de 34°C on profite de la proximité d’une rivière pour se rafraîchir et restons là pour une partie de la journée. Nous ne prendrons la route qu’en fin de journée et pour rejoindre ainsi un ami dans les Cévennes.
Les fortes chaleurs de ces derniers jours ont, semble-t-il, eu raison du système électrique de notre monture. Nous sommes de nouveau en panne… Je parviens à démarre en poussant la moto pour nous rendre chez notre ami. Après avoir vérifié il s’avère que c’est le fusible qui est mort. Une fois changé et la batterie testées, entendre la moto ronronner est un soulagement.
L’appel de la route
5 jours se sont écoulés depuis notre arrivée à Génolhac. Quelques jours de pause où nous ne ferons pas de moto, où nous profitons de la simplicité, de la tranquillité et la sympathie du lieu et de nos hôtes. Au programme baignades, découverte des alentours, sieste à l’ombre des arbres et d’agréables soirées partagées.
Malgré la paisibilité du lieu, la route nous appelle, nous décidons de nous remettre en chemin. Cependant après plusieurs jours sans rouler et en restant en plein soleil moto laissera s’écouler plusieurs minutes et tentatives de démarrage veines avant elle aussi de décider de prendre de nouveau la route. Direction Florac sur les superbes routes du Mt Lozère.
Florac n’était pas spécialement prévu sur notre plan de route (en même temps nous n’en n’avons pas) mais rouler sous de très fortes chaleurs (plus de 37°C) est compliqué et il est également difficile de résister à l’appel du Tarn. Nous posons notre tente dans un eco-camping près de Florac et partons découvrir les alentours.
Le lendemain nous partons pour une randonnée autour de la ville qui n’est pas spécialement compliquée. Seulement sous la chaleur, les 5.2km s’avère plus rude (surtout en faisant 2km de détours suite à un loupé dans le suivi du tracé) mais les paysages à découvrir sont superbes.
Jamais 2 sans 3 !
Nous rentrons au camping pour recenser une nouvelle et troisième panne sur notre véhicule, décidément ! Cette fois-ci c’est l’ampoule du feu de croisement qui vient de lâcher. En revanche, elle avait donnée des signes de faiblesse avant notre départ, j’ai donc pu installer la nouvelle ampoule que j’avais emporté avec moi.
Pour cette journée-ci, c’est « rando moto« , direction le Mt Aigoual (1 565m), les routes pour arriver à son sommet sont vraiment agréables à parcourir à moto et une fois arrivé à son sommet la vue est simplement superbe !
Nous quittons le camping où nous étions, près de Florac, pour descendre les gorges du Tarn, c’est magnifique ! Les routes sont un régal à moto ! Nous déjeunons à St Enimie, un mignon petit village sur le bord du Tarn, et continuions notre descente en direction de Millau et son viaduc.
Et c’est la chute !
Oui une chute à moto, dont l’équation est la suivante.
Prenez quelques graviers, un demi tour en pente et plus de 400kg de poids. Ajouter à cela une très faible vitesse (normal sur un demi tour) et sans oublier la gravité le tout nous donnes, la moto qui se couche sans pouvoir la retenir. A prendre en compte également, la fatigue, car je venais de parcourir plusieurs kilomètres dans les gorges du Tarn et ça demande de la concentration l’enchaînement de virages plus ou moins serrés ainsi que de faire attention aux automobilistes qui pour certains te coupe tes trajectoires (vous voyez ceux qui dépasse les lignes médianes dans un virage).
Au final, rien de grave, juste une moto tombée bêtement que je n’ai pas pu retenir, et dont l’aide d’une personne, s’étant arrêtée, fût nécessaire pour remettre sur roues. Cependant, ma passagère a tout de même un petit traumatisme à la cheville qui c’est retrouvée bloqué sous le véhicule. Cheville que nous allons surveiller, durant les jours à venir.
Il est, déjà, l’heure d’entamer le chemin du retour. Nous nous arrêtons près d’un petit ruisseau et y faisons la rencontre de Sam. Sam est nomade depuis plusieurs années vivant dans son véhicule aménagé. Nous discutons de son mode de vie, de notre road trip entamé il y a maintenant plusieurs semaines, etc. J’en viens à lui demander s’il possède quelque outils pour me permettre de réparer l’une des valises de la moto ayant pris un choc lors de notre chute, nous entreprenons la réparation de ma valise en ce début de soirée.
Le lendemain nous nous rendons à Albi, une ville sur le chemin de notre retour où nous faisons un arrêt pour déjeuner ainsi que pour voir sa cathédrale et son pont vieux sous lequel le Tarn coule.
Nous n’aurons pas quitter le Tarn depuis plusieurs jours avant de retrouver notre chère Garonne et notre point de départ Bordeaux et sa métropole. Ce road trip à moto se termine après 2 263km parcourus, 3 pannes et 1 chute. C’était une toute autre expérience de voyage tout aussi enrichissante par tous ce que nous avons pu découvrir, partager durant ces quelques semaines, c’est à renouveler !
Thank you!!